Télématin - Les 4 vérités - Aurore Bergé

Thomas Sotto reçoit Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre la discrimination, sur le plateau des 4 vérités. Les Français ont voté et le résultat est sans appel pour l'ancienne majorité présidentielle incarnée par Emmanuel Macron. Loin derrière le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire avec 21,3% des voix, les mots du chef d'État dans sa lettre ouverte n'auront pas suffit à convaincre les électeurs y compris dans son propre camp. Parmi les quelques subordonnés qui maintiennent le cap contre vents et marée dans cette tempête électorale, Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, continue de faire campagne avec un objectif : faire barrage à l'extrême-droite. Au regard des résultats du premier tour des législatives, cette dernière avance deux hypothèses : « Soit l'extrême-droite a une majorité dans notre pays et ça veut dire qu'ils ont les clés pour gouverner. Soit nous arrivons à faire qu'ils ne soient pas en majorité absolue et que personne ne le soit en créant une coalition avec des gens responsables pour l'avenir de notre pays » lance amèrement notre invitée. Après avoir essuyé un échec électoral douloureux, chacun y va de sa consigne de vote en vue du second tour le 7 juillet prochain. Dans ce cas de figure totalement inédit où l'extrême-droite est en passe de pousser les portes de Matignon, difficile pour la macronie de se positionner clairement si ce n'est entraver la route du RN en discréditant point par point leur programme : « L'extrême-droite au pouvoir dans notre pays ça veut dire incompétence économique, on l'a bien vu dans cette campagne sur la question des retraites, ça veut dire des enjeux sur la division des Français, je pense aux binationaux en particulier, des enjeux sur la culture dont on a très peu parlé » argue notre invitée qui souhaite alerter les électeurs sur les conséquences d'un tel virage politique à droite. L'heure de la coalition ? Loin de vouloir jouer cavalier seul, Aurore Bergé se dit ouverte à la discussion en conviant autour de la table des négociations « des gens qui font partis de l'arc républicain » à l'instar des ex élus LR qui n'ont pa voulu se corrompre avec l'alliance RN-Ciotti, de certains membres du PS et des Écologistes : « Parce qu'il y a une situation inédite, on devrait assumer de pouvoir faire des rassemblement inédits à partir du moment où il y a aucune compromission sur les valeurs » défend la ministre. Au regard du tollé de l'ex majorité présidentielle, Emmanuel Macron a appelé à « un large rassemblement clairement démocrate et républicain ». De quoi flouter davantage les consignes en cas de triangulaire. « Jamais une voix ne doit aller au Rassemblement National. C'est une évidence. Le RN est un ennemi de la République et ça n'a pas changé […] de la même manière que je n'accepte pas les compromissions avec ceux qui ont assumé, présenté des candidats, qui ont eu des ambiguïtés si ce n'est plus avec l'antisémitisme. Je pense à la France Insoumise » lance notre invitée. Après sept ans au pouvoir, Emmanuel Macron a perdu ses élections. Il y aura selon les projections entre 70 et 100 députés Renaissance, Modem et Horizons confondus. Un échec cuisant qu'a du mal à s'expliquer le camp Macron, certains renvoyant la responsabilité au chef de file : « C'est très dur […] c'est trop simple de désigner le président de la République comme seul responsable […] j'espère qu'il va y avoir un sursaut, que chacun va prendre conscience du danger et du risque qu'on fait courir à notre pays si demain on confie les clés au RN » alerte la ministre qui semble sourde aux appels de détresse des Français, de la crise des Gilets jaunes, en passant par la réforme des retraites jusqu'à celle de la SNCF.