Hyperformance et selfies-sticks : qui cherche-t-on à séduire ? - Tracks

À l'ère des réseaux sociaux, des selfies et des filtres, nous construisons tous une version lissée de nous-mêmes, calibrée pour séduire et capter l'attention. À force de vivre pour les caméras et dans le souci constant de l'image que l'on renvoie, nous sommes sans cesse dans la représentation de nous-mêmes. Cette personne que l'on offre au regard de l'autre correspond autant à un idéal qu'à la somme de normes imposées par les sociétés dans lesquelles on évolue.Face à un culte de l'image grandissant, certains artistes nous mettent face à notre voyeurisme et à notre exhibitionnisme à travers des performances qui se jouent de nos perceptions. L'érotisation des corps est-elle un outil d'émancipation ou d'aliénation ? Se trahit-on forcément en incarnant quelqu'un que l'on n'est pas pour être validé ? Le désir ne se crée-t-il pas uniquement dans le regard de l'autre ?Tracks part à la rencontre d'artistes qui se jouent du regard que l'on porte sur eux à travers leurs performances. À Art Basel, la chanteuse étasunienne Eartheater donne vie aux sculptures anti-consuméristes d'Anna Uddenberg. Le performer Personne Public se met en scène dans des shows qui mêlent désir et horreur. L'artiste Paloma Vauthier fait entrer la pole dance dans les galeries d'art et nous confronte à nos préjugés. Qui contrôle l'autre : celui qui regarde ou celui qui est regardé ?