Enquête exclusive - Français de Daech en Syrie, bombe à retardement ou génération perdue ?

Avec la chute de Bachar-el-Assad et l'arrivée au pouvoir des islamistes d'HTS, la Syrie est à la croisée des chemins. Au nord-est du pays, les forces kurdes gèrent ce que de nombreux pays occidentaux considèrent comme une bombe à retardement : 60 000 prisonniers affiliés à l'État islamique. Des hommes, des femmes et des enfants détenus dans des camps-prisons et des centres de déradicalisation. Parmi eux des ressortissants français : ils étaient un millier à avoir rejoint le califat de Raqqa il y a une dizaine d'années. Les caméras d'Enquête Exclusive ont pu se rendre exceptionnellement dans les camps d'Al-Hol et Al-Roj où de nombreuses femmes de djihadistes vivent toujours dans l'espoir d'un retour de Daech. Nos journalistes ont pu rencontrer la veuve et la belle-sœur de Fabien Clain, l'homme qui a revendiqué les attentats du 13 novembre 2015. Leur parole est rare. Et leurs propos inquiétants. Notre équipe a également pu interviewer Adem Clain, le fils de Fabien Clain, qui semble avoir pris ses distances avec le parcours de ses parents. Arrivé en Syrie à l'âge de 12 ans, il est aujourd'hui détenu dans une prison de haute sécurité, injustement clame-t-il, s'estimant doublement victime de sa parentèle terroriste. Les autorités kurdes, qui le considèrent comme un élément perturbateur et potentiellement dangereux, ont préféré l'éloigner des autres adolescents du centre de déradicalisation d'Orkesh où il était précédemment détenu. Là-bas, entre désespoir et ennui, plusieurs jeunes Français, fils de djihadistes et arrivés en Syrie quand ils n'étaient que des enfants, attendent depuis plusieurs années leur rapatriement. Ils ont été utilisés pour la propagande de l'État islamique dans des vidéos terrifiantes les mettant en scène avec des armes. Les « lionceaux du Califat » étaient présentés comme la future génération de terroristes, destinée à commettre des attentats en Occident. Certains ont combattu dans les rangs de l'EI alors qu'ils n'avaient pas 15 ans. Ils sont aujourd'hui des adolescents brisés moralement, qui portent souvent dans leur chair les stigmates de la guerre : blessés par les combats ou lors des bombardements de la coalition. Nous avons suivi deux avocats français, Marie Dosé et Matthieu Bagard, qui tentent de les faire rapatrier en France. À ce jour, en vain. La plupart des demandes de rapatriement sont rejetées par la France, qui a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme en 2022 au nom de la protection des enfants actuellement retenus dans les camps syriens. À ce jour, seuls 52 femmes et enfants de djihadistes ont pu revenir dans notre pays.
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Popularité: 1/5 2 février 2025Durée: 75mnReplay M6Infos
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